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Quelles étaient les connaissances des Hébreux en Néonatalogie ?

LA MÉDECINE AU TEMPS DES HÉBREUX

Le Talmud considère qu’il existe une période dangereuse pour le nouveau né pendant le premier mois[1]. Au cours de la période biblique, le recensement des premiers nés a lieu à partir de l’âge de un mois. L’Éternel dit à Moïse: « Dénombre tous les premiers-nés mâles des enfants d’Israël, depuis l’âge d’un mois et au-dessus, et fais-en le relevé nominal[2]. » En cas de décès avant avant l’âge d’un mois, il est considéré un mort-né (Nefel) et le père n’est pas tenu de porter le deuil[3]. Il est fait état d’un acte de réanimation respiratoire sur un enfant en état de mort apparente par Elisée, au moyen du bouche à bouche : « Elisée entra dans la chambre, et il vit l’enfant inanimé, étendu sur son lit. Il alla fermer la porte sur eux deux, puis invoqua le Seigneur. Il monta sur le lit, se coucha sur l’enfant, appliqua sa bouche sur sa bouche, ses yeux sur ses yeux, ses mains sur les siennes, et resta étendu sur lui; la chaleur revint dans les membres de l’enfant. Elisée quitta le lit, parcourut la chambre en long et en large, s’étendit de nouveau sur l’enfant; celui-ci éternua par sept fois et rouvrit les yeux[4]. » . Il convient de rappeler que la première trachéotomie a été réalisée par Antonio de Ferrare (1500-1555), médecin de Charles V et de François 1er. L’examen du nouveau-né met parfois en évidence des anomalies qui donnent lieu à des gestes thérapeutiques. En cas d’imperforation anale, les sages du Talmud propose une incision cruciforme au moyen d’une graine d’orge, car le métal causerait une inflammation[5], en particulier le fer[6]. Les bords d’une fistule sont grattés, également avec une graine d’orge, afin de favoriser la cicatrisation. Il est également rapporté une anomalie au niveau de l’urètre, désignée sous le nom de « Kerouth Shafka », qui correspondrait à un epispadias. Ainsi, Rabbi Idi Ben Abin interroge Rabbi Abayye pour savoir si il est possible d’intervenir lorsqu’il y a deux orifices urétraux. Ce dernier répond : « Il faut inciser l’espace compris entre les deux orifices et ainsi un orifice unique en résultera et l’homme pourra se marier. » Rabbi Abayye rapporte que « pour cette opération, il ne faut pas employer un métal car il peut en résulter de l’infection, mais une graine d’orge en guise de “bistouri” ». D’autres anomalies congénitales du tube digestif sont rapportés comme des fistules trachéo-oesophagiennes ou des atrésie oesophagiennes[7].

Références

  • [1] Kottek Samuel. La pédiatrie dans le Bible et le Talmud. Rev. Hist de la Méd Hébraïque. 121, Juillet 1977, p 25-28.
  • [2]Nombre 3,40
  • [3]Bekhorot 49a
  • [4] II Rois IV 32-37
  • [5] Chabbat. 134 a
  • [6]Houlin 77 a
  • [7]Niddah 23b

Pour en savoir plus: La médecine au temps des Hébreux, Bruno Halioua. Éditeur : éditions Liana Levi. Retrouvez le livre sur le site de l’éditeur ou sur Amazon.