Symposium du 14 mars 2018 sur le thème « La prise en charge de la douleur »
Retrouvez la vidéo complète de la conférence sur Akadem
Discours du Dr Jonathan Taieb
Secrétaire Général de l’AMIF
Avant de commencer mon propos, permettez-moi de remercier chaleureusement l’Aumônerie Israélite des Hôpitaux de France pour nous avoir proposé d’être partenaire de cette prestigieuse manifestation.
Je tiens également à remercier Madame la député Olivia Grégoire, de nous accueillir au sein de l’assemblée nationale Je salue la présence des autorités religieuses :
Monsieur le grand rabbin de France Monsieur le grand rabbin de Paris,
Monsieur l’Aumônier Israélite des Hôpitaux,
Monsieur le Grand Rabbin KAUFFMAN,
Monsieur le président des consistoires, Dr Joël MERGUI,
Chers confrères,
Chers amis,
Mesdames,
Messieurs,
L’Association des Médecins Israélites de France a été fondé en 1948 par des médecins survivants de la Shoah devenant ainsi l’association la plus ancienne et la plus pérenne des associations médicales de la communauté juive de France Aujourd’hui, nous nous retrouvons dans cette enceinte pour discuter, pour partager, pour explorer la prise en charge de la douleur. Alors, comment ne pas faire le lien ?
Le lien entre la douleur de ces rescapés des camps et le thème de ce symposium.
Cette douleur qui s’exprime dans toutes ses composantes ; tant par les séquelles physiques que par les meurtrissures mentales.
Comment ne pas évoquer l’objectif suprême commun à tous les médecins, le but ultime de notre mission, cette motivation quotidienne qui chaque jour nous pousse à rentrer dans l’intimité de femmes et hommes peinant avec leurs corps et leurs esprits ?
Je parle ici, du soulagement du patient. Comme vous l’avez constaté en lisant le programme, le traitement de la douleur ne relève pas uniquement du traitement biologique. C’est un traitement qui touche plusieurs disciplines.
D’abord un aspect philosophique de la douleur comme ressenti subjectif, ensuite l’appréhension de la douleur par les textes sacrés et enfin la gestion des patients par les autorités publiques ;
Ces questions nous poussent continuellement à nous interroger sur sa prise en charge.
Parce qu’au fond, ces interrogations nous poussent à refonder nos visions en tant que praticiens de nos domaines respectifs. Parce que la finalité de ces interrogations repose sur le traitement et la prise en charge de la douleur des hommes.
Dès l’organisation du corps médical ; et je tiens à le rappeler ici, tous les médecins avons juré, juré que nous ferons tout pour soulager les souffrances, juré que nous ne prolongerons pas abusivement les agonies, mais également juré que nous ne provoquerons jamais la mort délibérément. Ces engagements prononcés lors du serment d’Hippocrate guident notre éthique, voir notre moral, dans la pratique d’une médecine la plus proche, la plus utile pour le bien être des malades.
Cet objectif est une idée à réaliser dans un horizon infini, et je veux dire par là que c’est une idée à laquelle on ne doit jamais renoncer, vers laquelle on doit toujours avancer mais surtout à laquelle on ne doit jamais croire totalement accompli.
J’aurai également un mot pour les aumôniers des hôpitaux, car comment ne pas saluer ses membres dévoués qui font de la bonne action de bikour holim, la visite des malades, l’objectif fondamental de leur mission. Parce que c’est au contact des souffrants, qu’ils apportent un soin spirituel dans la lignée de notre héritage juif et citoyen. Aussi comment ne pas citer le Talmud de babylone qui considère dans le traité nédarim que « Celui qui visite une personne malade enlève un soixantième de sa douleur ». Au delà de l’aspect quantitatif de la douleur, on peut reconnaitre un aspect qualitatif ; la personne qui souffre voit sa douleur s’atténuée au contact des personnes qui leurs rendent visite.
l’aumônerie israélite des hôpitaux est et restera un partenaire dans l’organisation de la prise en charge des patients.
Ce colloque abordera les enjeux de la prise en charge de la douleur dans la cité ; ses évolutions tant sur le plan national qu’en dehors de nos frontières ; mais également sur nos rôles respectifs et pourtant tellement complémentaire, en tant que praticien en tant qu’autorités religieuse, et en tant que citoyen élu.
Au nom de l’AMIF, j’espère que ce colloque nous permettra d’enrichir nos visions respectives.
Je vous remercie.
Dr Jonathan Taieb
Secrétaire Général de l’AMIF