
Le compte de l’Omer et le temps présent
Le compte de l’Omer relie deux fêtes majeures : Pessah (la sortie d’Égypte) et Chavouot (le don de la Torah). Il s’agit de compter 49 jours, soit 7 semaines, à partir du deuxième soir de Pessah jusqu’à la veille de Chavouot. Cette période est appelée « le Omer’.
Le compte de l’Omer et le temps présent: quelle signification?
Cette pratique du « compte des jours » peut se lire à plusieurs niveaux, mais elle a un lien profond avec la conscience du temps et la transformation intérieure. Elle nous invite à habiter le temps au présent : Compter chaque jour oblige à vivre dans le moment présent. Chaque soir, on dit : « Aujourd’hui est le Xe jour du Omer », ce qui marque un ancrage dans l’ici et maintenant, tout en étant tourné vers une destination (Chavouot). Cela nous apprend aussi à valoriser chaque jour, à ne pas le voir comme une simple étape, mais comme une unité pleine.
Compter le Omer est aussi un cheminement spirituel. Traditionnellement, chaque semaine du Omer correspond à une midah (une qualité spirituelle), comme la bonté, la rigueur, l’harmonie, etc. Le compte devient alors un travail sur soi, un processus d’amélioration personnelle jour après jour, ici et maintenant.
Enfin, le compte de l’Omer symbolise l’union entre passé, présent et futur. En effet, le Omer fait le lien entre un passé fondateur (la libération de l’esclavage), un présent de transformation, et un futur espéré (la révélation au Mont Sinaï). Cela reflète notre manière de vivre le temps : le présent n’est pas isolé, il est un point d’équilibre entre ce que nous avons vécu et ce vers quoi nous tendons.
La Mitsva du compte de l’Omer nous rappelle une évidence : nos jours sont comptés ! On doit se souvenir que la journée que nous vivons est unique et ne reviendra plus jamais. Comme le dit Rabbi Na’hman, à propos du verset : « Aujourd’hui, si vous écoutez Sa voix », aujourd’hui précisément car l’essentiel du service de Dieu est d’avoir conscience que le jour présent est notre seule réalité (nous n’avons aucune emprise ni sur le passé ni sur le futur) .
La procrastination , c’est à dire, la tendance à remettre une chose au lendemain, n’est pas compatible avec la pratique du judaïsme.
Profitez du temps présent, de chaque seconde, sans penser au lendemain, évite de tomber dans l’anxiété par anticipation, source de stress et de maladies.
Psychiatre – addictologue
Expert judicaire