Close

ÉLÉVATION SPIRITUELLE

Avant le don de la Torah (Matane Torah), spirituel et matériel constituent deux domaines hermétiquement séparés.
À Chavouot, jour où la Torah fut donnée au mont Sinaï, spirituel et matériel ont pu s’interpénétrer, permettant au monde l’élévation spirituelle. Depuis lors, chaque action fait pénétrer de la spiritualité au cœur même du monde matériel.

Ainsi, l’attachement au Divin ne reste pas cantonné à un spirituel insaisissable. Il s’enracine dans le concret à travers les actes de la vie quotidienne. Par exemple, un morceau de parchemin prend toute sa valeur et atteint sa raison d’être lorsqu’il sert de support pour l’écriture d’une mezouza, de tefilines ou d’un Sefer Torah. L’acte est primordial parce qu’il utilise la matière pour faire jaillir le spirituel.

Autre exemple : s’alimenter est un acte purement matériel. Il prend un sens spirituel dans le cadre d’une Séoudate mitsva ou encore si l’on mange pour prendre des forces afin de mieux servir Hachem. Dans chaque élément de la création, on peut trouver une étincelle de spiritualité, car rien dans cet univers ne peut exister sans la volonté de D-ieu.

Une très belle chanson tiré du likouté Etsot de Rabbi Na’hman de Breslev, interprété par le célèbre chanteur ´hassidique Yossef Karduner, nous transmet un message d’une valeur inestimable : « Et même dans l’obscurité la plus profonde, il est évident que là-bas aussi se trouve Hachem Béni-Soit-il. Même derrière les événements difficiles et douloureux que tu traverses, Je me tiens à tes côtés…». Hachem est présent à chaque instant de notre vie et Sa vitalité est dissimulée dans chaque chose même la plus insignifiante.

Lorsqu’on récite une bénédiction avant de manger un fruit par exemple, on fait jaillir la spiritualité contenu dans ce fruit, sans laquelle il ne pourrait exister. Ainsi, on profite en consommant ce fruit de l’apport matériel et spirituel de cet aliment. La bénédiction prononcée avant de consommer entoure l’aliment d’une lumière spirituelle contribuant ainsi à profiter au maximum de ses bienfaits.

Tout cela est possible depuis le Matane Torah, moment où le matériel et le spirituel se sont mutualisés. Le travail de chaque juif consiste à cueillir les étincelles spirituelles renfermées dans la création. En d’autres termes, réussir à percevoir dans chaque chose qui a été conçue son utilité pour le BORÉ OLAM (Le Créateur du monde). Ainsi, par ce moyen, l’Homme s’associe à son Créateur pour faire descendre la Shékhina (Présence Divine ) sur terre.

Cela est possible grâce à l’étude de la Torah et la pratique des Mitsvot, chacun selon son rythme et ses capacités.
Très belle fête de Chavouot à tous !

Dr. Gilles UZZAN
Psychiatre – addictologue