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Renouveau d’Israël : penser un monde après le 7 octobre

Le monde a atteint un sommet d’horreur le 7 octobre 2023. Armés et soutenus par le régime iranien, les terroristes du Hamas ont fait basculer Israël dans l’effroi en massacrant femmes, enfants, vieillards… 1 400 personnes ont été assassinées, 240 autres prises en otages, parce que juives.

Les noms de Be’eri, Nir Oz, Kfar Aza évoquaient de tranquilles kibboutz sur le territoire d’Israël internationalement reconnus. Ils sont désormais associés à des scènes d’une sauvagerie insoutenables, enregistrées par les terroristes eux-mêmes ou par les caméras de surveillance. Le festival de musique Supernova réunissait des jeunes épris de musique et de liberté. Il restera gravé dans les mémoires comme l’une des pires tragédies de l’histoire d’Israël : environ 270 morts et plus de 35 kidnappés ou portés disparus pour ce simple festival.

En tant que juif pratiquant, je me questionne : comment HACHEM a permis cela ?

La Torah nous enseigne que rien n’arrive au hasard pour le peuple juif. Voilà un verset de la Bible dans Lamentations de Jérémie au chapitre 3 verset 37 : « Qui dira qu’une chose arrive, sans que HACHEM l’ait ordonnée ? »

David dit : « Mais en toi je me confie, ô Éternel ! Je dis : Tu es mon Dieu ! Mes destinées sont dans ta main » (Psaumes, 31, 14).

Na’houm Ich-Gamzou et Rabbi Akiva étaient deux hommes dont la foi en le Tout-Puissant n’avait pas de limites. Leur conviction était faite : tout ce qui pouvait leur arriver tendait nécessairement au bien. Comment le savaient-ils ? C’est très simple. Ils savaient que rien n’arrive par hasard ni à l’insu de Dieu. Or Dieu est bon, rien de mal ne peut donc arriver.

La foi de ces deux hommes était la même, pourtant chacun l’exprimait différemment. Na’houm avait l’habitude de dire : « Gam zou letova », ce qui en hébreu signifie : « Ceci aussi est pour le bien ». Et l’on croit que c’est parce qu’il répétait souvent cette phrase qu’il fut nommé « Gamzou ».

De son côté, Rabbi Akiva avait coutume de dire « Kol mah de’avid Ra’hamana, letav avid », ce qui en araméen (la langue la plus couramment parlée en ce temps-là par le peuple juif, l’hébreu ne l’étant que par les érudits) signifie : « Tout ce que Dieu Miséricordieux fait, Il le fait pour le bien ». Et il est dit aussi : « HACHEM renverse les desseins des peuples, il annule les pensées des nations. » (Psaumes, 33, 10).

Alors, comment expliquer la catastrophe, le pogrom du 7 octobre ?

Les Rabbanim ont évoqué la division du peuple juif, notamment entre laïcs et religieux en Israël pour des raisons politiques et sociales. Il est vrai que la haine gratuite a été la cause de la destruction du second Temple de Jérusalem. À tel point que le Rabbi de Loubavitch préconise l’amour gratuit au sein du peuple juif afin de provoquer la venue du Machia’h et la construction du troisième Temple.

C’est une hypothèse non négligeable. Car c’est l’Union du peuple juif qui constitue sa force. Au moment où les enfants d’Israël arrivèrent au mont Sinaï pour recevoir la Torah, il est écrit : « Ils partirent de Réfidim et arrivèrent au désert du Sinaï. Ils campèrent dans le désert. Israël campa là-bas, face à la montagne.» (Exode 19,2) et Rachi de commenter : « Israël campa là-bas comme un seul homme, ne formant qu’un seul cœur… ». Car pour recevoir la Torah, le peuple juif devait avant tout être uni, comme un seul homme.

Benjamin Netanyahou a donné la feuille de route pour répondre à ce massacre: « Le prix de la guerre est lourd mais nous la poursuivrons jusqu’à l’obtention de la victoire, la réalisation de tous nos objectifs à savoir la destruction du Hamas, le retour de tous les otages au pays et la disparition de la menace terroriste dans la bande de Gaza. Peu importe le temps que cela prendra. Nous vaincrons. »

Mais que peut faire le peuple juif pour éviter une nouvelle catastrophe ? Quelle solution pour que le pays d’Israël reste l’endroit le plus sûr pour les juifs ?

La réponse se trouve dans le chapitre 9, versets 11 et 12 du livre de Jérémie : « Pour quelle raison la terre a-t-elle été abandonnée ?… Dieu dit : « parce qu’ils ont abandonné ma Torah…». Rabbi Chneor Zalman de Liadi commente ces versets dans son ouvrage sur les lois de l’étude de la Torah (4,7) : « De même que l’étude de la Torah équivaut à toutes les autres Mitsvot et son salaire équivaut au salaire de toutes les autres Mitsvot. De même, sa sévère punition équivaut aussi à la punition de toutes les autres Mitsvot. Il est dit au sujet du premier Temple que Dieu abandonna les fautes de l’idolâtrie, des mariages interdits et du meurtre, pourtant la faute de l’annulation de la Torah, il ne l’a pas pardonnée ». C’est cette dernière qui a scellé le décret de la destruction du Temple. Sous-entendu que l’étude de la Torah à elle seule aurait pu protéger le peuple juif quel que soit le degré de sa pratique. D.ieu était prêt à abandonner toutes les fautes, y compris celle de l’idolâtrie, si les juifs avaient gardé l’étude de la Torah.

Il est vrai qu’il est dit dans les Pirké Avot, Maximes des Pères (1,17): « Étudier n’est pas le plus important mais c’est l’action !..» A cela, Rabbi Chneor Zalman répond : « Le jugement de l’homme (après 120 ans) ne commence que par son étude de la Torah et ce n’est qu’après qu’il lui est demandé des comptes pour les autres actions.» Car, sans l’étude de la Torah, il n’est pas possible de connaître la façon de pratiquer les Mitsvot.

En général, on peut dire que l’apprentissage de la Torah est la partie la plus théorique, tandis que l’observation des Mitsvot est la partie pratique. Observer les Mitsvot est la publication de ce qui est dit dans la Torah. Cependant, même l’étude de la Torah est considérée comme une Mitsva en soi, l’une des 613 Mitsvot qui apparaissent dans la Torah.

Parallèlement, une autre Guémara précise : « L’homme doit toujours étudier la Torah et accomplir les Mitsvot, même de façon intéressée (Lo Lichma), car ceci l’amènera finalement à le faire Lichma (de manière désintéressée, avec des motivations pures) ». Cela signifie que même si un homme n’est pas au niveau d’effectuer les Mitsvot et d’étudier la Torah Lichma, il doit néanmoins continuer à agir de la sorte. Il en viendra inévitablement à se comporter avec les bonnes intentions (Pessa’him 50b). Ainsi, même si chaque juif prend sur lui d’étudier la Torah dans un but intéressé, pour protéger AM ISRAËL dans ces moments difficiles, c’est déjà une Mitsva en soi. Ce que confirme le Talmud, Chabbat 127 : « L’étude de la Torah équivaut à toutes les Mitsvot ! »

Aujourd’hui, l’étude de la Torah est à la portée de tous grâce aux publications réalisées dans toutes les langues. Il suffit d’étudier un texte qui nous intéresse dans n’importe quelle discipline : Tanakh, Michna, Guémara, Midrash, Halakha, Moussar…, un temps le matin et un temps le soir.

Cela concerne tout le peuple juif sans exception: hommes, femmes et enfants et en particulier les Soldats de Tsahal (´Hayalim) qui combattent courageusement le ´Hamas à Gaza. En effet, HACHEM ordonna à Josué, « premier général en chef de l’armée juive » qui s’apprête avec ses soldats à conquérir la Terre de Canaan (future Terre d’Israël) : « Que ce rouleau de la Torah ne quitte pas ta bouche ; médite là jour et nuit…» (Josué 1,8). C’est ainsi que l’armée d’Israël finira par obtenir la victoire contre le Hamas et ses dirigeants, comme le promet la fin du verset : « Alors, tu réussiras dans tes entreprises… ».

Dr. Gilles UZZAN
Psychiatre – addictologue
Expert judicaire