L’enseignement universel du judaïsme
La Torah a été donnée au peuple juif dans le désert, au mont Sinaï et non en Erets Israël.
Cela pour insister sur le caractère universel du Judaïsme.
En effet, le désert est un endroit de passage, inhabitable, abandonné, appartenant finalement à personne. Vu sous cet angle, le désert a une connotation universelle.
La section qui traite du don de la Torah est la Paracha de YTRO, prénom du beau-père de Moché, qui, après avoir essayé toutes les religions, a fini par se convertir au Judaïsme.
Le Machia’h aussi portera un message universel, hérité du roi David, lui-même descendant de Ruth la Moabite convertie au Judaïsme.
Une question se pose : en quoi les lois mosaïques ont elles un caractère universel ? La mitsva des Téfilines , du Talith, de la mézouza par exemple ne concernent aucunement les non-juifs ?
Rabbi Akiva, descendant lui-même d’un prosélyte car né dans une famille convertie au judaïsme nous apporte une réponse.
« Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Vaykra 19,18) et Rachi de commenter: « Rabbi Akiva a enseigné : c’est là un principe fondamental dans la Torah. » (Torath Kohanim).
Pour Rabbi Akiva, aimer son prochain comme soi-même est primordial et le but de tous les autres commandements est en réalité de forger notre esprit à cette mitsva essentielle. Même les commandements les plus religieux, les plus rituels, ne prennent sens que s’ils mènent à l’amour du prochain.
On comprend maintenant le message universel de la Torah, car cette mitsva d’aimer son prochain nous concerne tous, juifs et non juifs.
« Comme soi-même » : cela implique de s’aimer soi-même d’abord. C’est à dire, de s’aimer comme on est , avec ses défauts, ses limites… Se faire du bien, sans remords ni culpabilité . Ne pas se sous-estimer. Savoir se faire plaisir même si l’on est persuadé ne pas le mériter.
La Torah nous demande d’agir de même avec son prochain. L’aider au mieux que l’on peut sans aucun à priori et sans condition.
L’aider à s’insérer dans la vie, lui donner des bons conseils, sans le juger, sans se demander s’il le mérite ou pas. Ne pas être avare de sentiments, de compliments, de services à rendre.
L’amour pour son prochain n’a pas de frontières. Il ne dépend pas de la couleur de peau, ni de l’ethnie. C’est une mitsva guidée par l’altruisme et l’empathie. Il s’agit d’être à l’écoute, de savoir exprimer les mots pour consoler.
Car, finalement, Il n’y a rien de plus précieux en ce monde que le sentiment d’exister pour quelqu’un.
S’engager pour l’autre afin de construire un monde meilleur, revient en définitive à faire la volonté de D.ieu qui souhaite la paix universelle.
Ainsi, aimer son prochain comme soi-même est une belle preuve d’amour envers le Créateur.
Tout bien considéré, aimer son prochain c’est aussi aimer D.ieu.
Une belle leçon de vie pour nous, médecins, qui soignons quotidiennement les maux du corps et de l’esprit, tout individu confondu sans aucune discrimination selon leur état et leurs convictions.
Psychiatre – addictologue