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L’EAU, FORCE SPIRITUELLE, RÉGULATRICE DE LA NATURE

Dans la Torah, l’eau est très bénéfique pour plusieurs raisons.

Je ne parle pas ici de l’hydratation qui est absolument primordiale car notre corps est composé à 60% d’eau. Je veux parler de l’immersion dans l’eau, le bain rituel, appelé en hébreu MIKVÉ.

Le Mikvé est un bain rituel utilisé pour l’ablution nécessaire aux rites de pureté familiale dans le judaïsme (la femme après sa période de menstruations et le compte des 7 jours de pureté, le candidat à la conversion…). Le Mikvé doit contenir au minimum 760 litres d’eau de pluie, recueillis et introduits dans le bassin du Mikvé selon des règles très précises.

En général, l’eau du Mikvé arrive à hauteur de poitrine de la personne qui se trempe et elle est maintenue à une température agréable (pour ouvrir les pores de la peau, ce qui est bon pour la santé). La Halakha (la loi juive) impose d’être parfaitement propre avant de s’immerger. Car, il ne doit pas y avoir de séparation entre l’eau et la peau.

Les réserves d’eau naturelles de la planète (océans, rivières, ses sources et ses lacs) sont des Mikvés naturels. Elles contiennent des eaux d’origine divine, en témoigne, ce verset de la Genèse (1,2): «…et l’esprit de D.ieu planait sur la surface des eaux ».

L’eau, symbole de la vie, surgit du néant au début de la création. Elle est ce liquide naturel qui véhicule l’Esprit de D.ieu, ce qui lui octroie un pouvoir purificateur. C’est pour cette raison que le Mikvé contient de l’eau de pluie, naturelle, excluant tout système artificiel de baignoire, douche, balnéothérapie…

L’eau se dit en hébreu MAÏM et s’écrit MEM YOUD MEM, trois lettres qui curieusement s’apparentent à la formule chimique de l’eau, composée de deux atomes d’hydrogène et un atome d’oxygène. Deux lettres identiques, MEM, correspondant aux hydrogènes (H) et une lettre, YOUD, à l’oxygène (O).

Les hommes, notamment les ‘Hassidim, ont l’habitude de se tremper au MIKVÉ tous les matins avant la TÉFILAH, la veille de Chabbat, des jours de fêtes, en particulier la veille de Roch Hachana et de Kippour.

Dans likouté Etsot, Rabbi Nathan de Némirov, nous fait part des bénéfices du Mikvé : « l’immersion au Mikvé sauve de toutes les détresses, purifie de toutes les impuretés et de toutes les fautes… Le Mikvé véhicule la connaissance et la bonté. Il facilite la Parnassa (le gagne-pain), apaise et atténue la controverse et la colère. On mérite la paix, la miséricorde, la guérison, la vie et la longévité. »

Par conséquent, se tremper au Mikvé, nous imprègne d’une énergie spirituelle vivifiante. On est régénéré, métamorphosé, comparable à un nouveau-né quittant le liquide amniotique. C’est pour cette raison, que chaque matin, au réveil, on fait NETILAT YADAIM, les ablutions des mains, afin de retirer grâce à l’eau purificatrice, l’impureté accumulée la nuit dans notre sommeil.

L’eau vectrice de l’Esprit du Créateur de l’Univers ! Voilà ce qui justifie son action purificatrice et peut-être même par extension, un effet thérapeutique. Ce qui pourrait dans cette optique réhabiliter la fameuse hypothèse contestée de la « mémoire de l’eau », émise en 1988, par le chercheur et médecin immunologue, Jacques Benveniste, et soutenue par le Professeur Luc Montagnier. Hypothèse selon laquelle l’eau qui a été en contact avec certaines substances médicinales, conserverait une empreinte thérapeutique alors même que la substance n’est plus perceptible.

Ainsi, en l’absence de matérialité, la capacité thérapeutique d’une molécule hautement diluée, s’expliquerait donc par la spiritualité de l’eau, animée par le souffle divin comme le rapporte la Genèse. Autrement dit, c’est comme si la chimie obéissait à l’esprit ! Que l’esprit serait capable de produire des éléments chimiques curatifs ! La connotation spirituelle de l’eau, validerait par la même occasion les principes de l’homéopathie, critiquée aujourd’hui par la science.

Finalement, en l’absence du matériel, le spirituel prend le relais et « rationnalise » indirectement des phénomènes qui peuvent nous paraître, à première vue, aberrants. Certes, la raison peut aider à mieux comprendre ce que l’on voit, mais elle aura du mal à convaincre si l’on ne perçoit rien.

Ces pouvoirs de l’esprit, la médecine ne les a pas encore reconnus ni acceptés. Les facultés de médecine donnent priorité au côté physique et aux médicaments. Elles négligent les pensées, les sentiments, le comportement, la façon de vivre et sont loin de réfléchir sur les besoins de l’âme. Par conséquent, les médecins sont peu sensibilisés à cette façon d’aborder le malade. C’est regrettable…

Pour le Judaïsme, la prise en charge thérapeutique se fait sur trois niveaux : somatique, psychique et spirituel.
Ce dernier aspect démystifie la mémoire de l’eau et son action thérapeutique. C’est à ce niveau qu’intervient la ÉMOUNA, la foi en D.ieu. Cette dernière persiste et signe même quand la raison s’avoue vaincue.

 
Dr. Gilles UZZAN
Psychiatre – addictologue