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Quand la guerre s’invite dans nos téléphones : l’anxiété à portée de main

Nous vivons une époque où l’actualité n’attend plus le journal du soir. Elle surgit en continu, au gré des notifications. En Israël, la guerre se vit désormais aussi sur les écrans : chaque alerte, chaque image, chaque commentaire devient une petite secousse intérieure. Une étude récente, menée entre février et mai 2025, en apporte la démonstration.

L’étude en chiffres

Les chercheurs ont interrogé 304 adultes israéliens. Leurs réponses dessinent un tableau saisissant :
• Anxiété élevée : en moyenne, les participants atteignent un score de 3,3/5, et près de deux tiers se déclarent en détresse psychologique modérée à forte.
• Résilience fragilisée : le sentiment que la nation saura surmonter l’épreuve plafonne à 3,45/5. Plus les participants utilisent les réseaux sociaux pour s’informer, plus ce sentiment diminue.
• Des écarts marqués : les femmes rapportent davantage d’anxiété que les hommes et une confiance collective plus faible.
• Un facteur protecteur : la religiosité joue un rôle apaisant, offrant un cadre et un sens qui semblent amortir les secousses émotionnelles.

Le message est clair : à mesure que les réseaux sociaux deviennent la principale source d’information, ils nourrissent aussi la peur et érodent la cohésion.

Pourquoi cet effet ?

Parce que les plateformes ne hiérarchisent pas : elles amplifient. Les contenus violents, anxiogènes, polarisants circulent plus vite que les messages sobres et pondérés. S’ajoutent la rumeur, la désinformation et l’absence de recul. Le résultat, c’est une saturation émotionnelle : le cerveau ne débranche jamais.

Quelles recommandations ?

Sans couper le fil de l’information, il est possible de réduire ses effets délétères :
1. Limiter le temps d’écran consacré à la guerre : deux plages de 15 minutes par jour suffisent pour rester informé.
2. Choisir ses sources : privilégier quelques médias fiables plutôt que le flux incontrôlé des réseaux.
3. Éteindre le soir : bannir les alertes après 20 heures, pour protéger le sommeil.
4. Prendre du recul : noter ce qui relève du fait, de l’opinion ou de l’émotion aide à clarifier le mental.
5. Entretenir ses ancrages : marche, lecture, famille, prière ou méditation, autant de repères qui rappellent que la vie ne se réduit pas au flux des écrans.

En conclusion

La guerre, dans cette enquête israélienne, ne se lit pas seulement dans les rues ou les abris : elle se lit dans les visages tendus, dans le sommeil abîmé, dans la confiance ébranlée. Les réseaux sociaux sont devenus un champ de bataille psychique. La clé n’est pas de s’en couper totalement, mais de reprendre le contrôle : choisir quand, comment et à quelle dose on laisse entrer le monde dans sa poche.

JT