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Génétique et maladie d’Alzheimer

Les Juifs Ashkénazes représentent environ 90% des plus de 13 millions de juifs dans le monde aujourd’hui et présentent certaines caractéristiques distinctives en raison de leur histoire et de leur isolement géographique.

En effet pendant des centaines d’années, la communauté juive ashkénaze d’Europe de l’Est est restée génétiquement isolée de la population non juive avec pour conséquence un génome qui a subi peu de modifications.

Le Professeur Doron Behar du Campus Rambam en Israël, a compris l’intérêt que pouvait représenter des études génétiques sur les  Juifs Ashkénazes. Après avoir comparé les séquences d’ADN de près de 2000 Juifs avec celles de 11 500 personnes non juives dans 67 populations différentes à travers le monde, il a établi entre autre que quatre « mères fondatrices » qui vivaient en Europe il y a mille ans étaient les ancêtres de deux cinquièmes de tous les juifs Ashkénazes (PLoS One. 2008 Apr 30;3(4):e2062).

Dans une autre étude, Doron Behar a établi (Hum Biol. 2013 Dec;85(6):859-900) qu’il n’existait aucune preuve d’une origine khazar pour les Juifs ashkénazes. En dehors de ces études de génétique des populations, des chercheurs se sont intéressés au génome des Juifs ashkénazes afin d’identifier de nouveaux gènes associés à certaines maladies. Dans cet esprit, des scientifiques de la Chobanian & Avedisian School of Medicine de l’Université de Boston ont étudié le génome de personnes d’ascendance juive ashkénaze afin d’identifier les facteurs de risque génétiques potentiels de la maladie d’Alzheimer (Alzheimers Dement. 2023 Jun 1. doi: 10.1002/alz.13117.) .

L’étude a consisté à comparer les données génétiques d’environ 3 500 personnes dont l’ascendance était exclusivement juive ashkénaze, souffrant ou non de la maladie d’Alzheimer. Grâce à cette étude il a été identifié deux gènes à risque (APOE, TREM2) et plusieurs nouveaux qui sont de bons candidats biologiques (RAB3, SMAP2, ZNF890P, SPOCK3, GIPR).

Des études futures axées sur les gènes associés à la maladie d’Alzheimer identifiés dans cette étude pourront peut être aboutir au développement de nouveaux biomarqueurs de la maladie d’Alzheimer, mais surtout à l’élaboration de nouvelles molécules thérapeutiques dans cette maladie.

Voilà des perspectives thérapeutiques qui seront sûrement appréciées par les partisans du boycott des produits israéliens !

Dr. Bruno HALIOUA