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Robot, peux-tu sentir ça ? Première scientifique : un robot peut « sentir » grâce à un capteur biologique

Le postulat de départ du Docteur Yovel Yossi et du Professeur Amir Ayali de l’Université de Tel Aviv a été la constatation que les technologies créées par l’homme ne sont pas toujours capables de rivaliser avec des millions d’années d’évolution. Ils ont mis en évidence par exemple que personne n’a jamais pu égaler le  monde animal en matière de perception olfactive. Le meilleur exemple est le recours aux chiens  renifleurs qui sont capables de détecter si un passager fait du trafic de drogue dans les contrôles dans les aéroports.

Plus récemment, des animaux ont été utilisés pour détecter des maladies. D’autres sont capables de ressentir un risque imminent de déclenchement des tremblements de terre. Partant de ce postulat, ils ont donc mis au point un robot doté du sens de l’odorat, grâce à un capteur biologique extrêmement performant.

Ce capteur envoie des signaux électriques en réponse à la présence d’une odeur à proximité, que le robot peut aussitôt détecter et interpréter. Les chercheurs ont relié le capteur biologique à un système électronique complexe qui permet d’identifier les odeurs grâce à un algorithme d’apprentissage automatique. Ce système ingénieux permet d’identifier les odeurs avec un niveau de sensibilité 10.000 fois supérieur à celui d’un appareil électronique couramment utilisé. Ensuite, dans un deuxième temps, ils ont créé une « bibliothèque » d’odeurs. Par exemple, ils ont pu caractériser des odeurs comme celles du géranium, du citron et du massepain.

Les chercheurs envisagent d’utiliser ce robot doté d’un nez biologique en médecine pour dépister des maladies et en criminologie pour identifier les criminels d’une manière qui n’est pas possible aujourd’hui. Les auteurs soulignent que cette approche sur la perception olfactive peut être étendue à d’autres sens comme la vue et le toucher. Les auteurs envisagent également d’utiliser ce robot pour détecter des explosifs, des drogues et même des maladies avec des perspectives illimitées grâce à cette nouvelle approche biomimétique.

Neta S, Ariel G, Yossi Y, Amir A, Ben MM. The Locust antenna as an odor discriminator. Biosens Bioelectron. 2023 Feb 1;221:114919. doi: 10.1016/j.bios.2022.114919. Epub 2022 Nov 21. PMID: 36446

Dr. Bruno HALIOUA