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« Judenkrankheit » (« maladie des Juifs ») : revue des pathologies dans les ghettos durant la Seconde guerre mondiale

Ce sont deux chercheurs australiens qui ont passé à la loupe les pathologies des Juifs internés dans les ghettos durant la Seconde guerre mondiale, au nombre de 1.100.

Ils se sont surtout intéressés dans ce contexte au diabète et au cancer. Ils se sont largement basés, pour ce qui est de la documentation, sur le témoignage au premier congrès international sur la médecine de la Shoah (Paris, 1955), du Dr. Mark Dworzecki, un survivant du ghetto de Kovno et de plusieurs camps de concentration.

Celui-ci a beaucoup travaillé sur la Shoah par la famine (existant à côté de la Shoah par gaz et celle par balles). Il a expliqué comment l’allocation de nourriture sous le IIIème Reich était déterminée selon le critère de la « race » : pour les hydrates de carbone, 100% pour les Allemands, 76% pour les Polonais, 36% pour les Grecs et 20% pour les Juifs et , en ce qui concernait les protéines carbone 97% pour les Allemands, 71% pour les Hollandais, 38% pour  les Grecs et 20% pour les Juifs.

Ces quantités allouées étaient, de plus, progressivement réduites. Alors que les besoins métaboliques pour les travailleurs des ghettos étaient estimés à 2.380 calories, ils recevaient en janvier 1941 des rations à 219, réduites en août à 177 calories (7%).

Les publications ultérieures de Dworzecki ne mentionnent guère de cas de diabète ou de cancer. Le manque d’alimentation peut évidemment expliquer la très faible prévalence ou absence de diabète. Quant au cancer, l’absence de possibilités de diagnostic fiable explique pourquoi Dworzecki n’en parle guère.

(Référence : Weis GH et Gal A. Israel Medical Association Journal. 2023;25:255)

Dr. Maurice EINHORN