Du droit à diffamer Israël Par Dr Richard Prasquier
Avec Bruno Halioua, président de l’AMIF, nous étions témoins à Lyon au procès en appel contre Euro-Palestine pour encouragement au boycott. Des médecins qui avaient refusé des cartes Vitale affublées d’un sticker « Teva, j’en veux pas » avaient été livrés en pâture sur les réseaux sociaux. Mais en juin 2020 la Cour Européenne des Droits de l’Homme a dit que tant que l’appel au boycott n’impliquait pas violence, haine ou intolérance, il relevait de la liberté d’expression, ce qui restreint considérablement le champ d’application de la loi française.
Mme Olivia Zemor, présidente de Euro-Palestine, prétend qu’elle n’appelle pas à la haine quand elle écrit qu’Israël commet un génocide contre les Palestiniens (dont la population s’est multipliée depuis 1967 par 3,5, dix fois l’augmentation de la population française dans cette période), ou qu’il empêche les Palestiniens de se soigner (15000 Gazaouis chaque année en moyenne dans les hôpitaux israéliens). Elle attaque Israël pour mieux lutter contre l’antisémitisme, car c’est la politique d’Israël, elle seule, qui crée l’antisémitisme ( toutes les enquêtes montrent au contraire que la haine d’Israel est le déclencheur le plus fréquent des actes antisémites). Et bien sûr, Mme Zemor, trotskyste invétérée, se prétend partisan résolu de cette liberté d’expression que les sionistes, et eux seuls, voudraient bâillonner.
Il est pénible de lire les mensonges de Mme Zemor.
Il est encore plus pénible de découvrir que Mme Zemor a un double, la secrétaire générale de Amnesty International, Mme Agnès Callamard.
Le rapport que vient de publier Amnesty accuse Israël d’apartheid à l’égard des Palestiniens. Pas seulement dans les territoires dits occupés (où leur statut relève de l’Autorité Palestinienne), mais chez les Arabes israéliens.
Amnesty a concocté à son seul usage une définition nouvelle du mot apartheid . Dans un pays où un juge arabe met le président en prison, où la coalition politique dépend d’un parti islamiste, où une grande part des médecins ou avocats est arabe, où Nazareth est un foyer actif de haute technologie, l’apartheid n’a pas beaucoup à voir avec celui de l’Afrique du Sud…
Le rapport fourmille d’allégations inexactes que l’’organisation Camera a démontées soigneusement. Sur 280 pages, iI ne mentionne pratiquement jamais les attentats palestiniens de ces vingt dernières années. Il faut lire l’interview du Directeur de Amnesty par un journaliste du Times of Israël pour comprendre l’étendue de la négligence, de l’arrogance et de la partialité de l’organisation. On y apprend incidemment que si Israël est mis en cause plus que d’autres pays, c’est parce il est plus facile d’y enquêter!
L’historique de la haine anti-israélienne de Mme Callamard est sans appel, alors qu’elle se targue d’être une grande professionnelle. L’un de ses faits d’armes est d’avoir écrit en 2013 que Shimon Peres avait avoué que les Israéliens avaient assassiné Arafat. La lecture de l’interview incriminée montre l’énormité stupide du mensonge. Il n’a pas dissuadé les dirigeants de Amnesty de nommer Mme Callamard à la tête de l’organisation, ce qui en dit long sur leur parti pris.
Boycott et allégations d’apartheid ne sont qu’une des deux branches de la tenaille israélophobe, celle qui prône la liberté d’expression, entendue en fait comme liberté de calomnier Israël.
L’autre branche de cette tenaille relève à l’opposé d’une interdiction, celle de l’islamophobie.
Les conséquences d’une critique qualifiée d’islamophobe, on les voit dans la vie de ceux qui ont eu l’audace d’exercer cette liberté d’expression-là. Ainsi en est-il cette semaine des auteurs du reportage de Zone Interdite sur l’emprise islamiste à Roubaix.
L’accusation d’islamophobie entraine ostracisme social et parfois mort physique. Pourquoi prendre ce risque?
Cadit ira metu : la crainte éteint la colère, disait un poète latin.
En revanche diffamer Israël peut se faire en toute sérénité et fournit en plus un label de conformité humaniste.
Pourquoi se priver?
Richard PRASQUIER