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Ces malades célèbres qui ont changé l’Histoire : la polyarthrite rhumatoïde d’Auguste Renoir

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Auguste Renoir (1841-1919) a présenté une polyarthrite rhumatoïde, qui l’a fortement handicapé. En 1891, il a commencé à souffrir de troubles rhumatologiques qui ont conduit des médecins à poser le diagnostic « d’arthritisme ». Ses troubles se sont considérablement aggravés à partir de 1898, l’empêchant alors de toucher un pinceau.

Son fils Jean a rappelé que son père absorbait des quantités importantes d’antipyrine, d’autant que ses douleurs avaient évolué avec des poussées inflammatoires, entrecoupées de périodes de rémission.

Sous la menace d’une paralysie totale, Renoir redoublait d’activité. Il ne s’arrêtait de peindre qu’en cas de force majeure. Ses doigts n’étaient plus fonctionnels, mais il pouvait encore bouger les bras et les poignets. Son handicap est devenu si important qu’il ne pouvait se rendre à son atelier qu’en utilisant deux cannes, à partir de 1902, puis un fauteuil roulant, à partir de 1910.

La maladie de Renoir a évolué à partir de cette période vers une polyarthrite très invalidante. Il a alors modifié son style pictural : les couches de peinture sont devenues plus larges, et ont perdu en épaisseur.

Des conservateurs de l’Institut d’Art de Chicago ont montré, au moyen de sondes électroniques et d’autres techniques sophistiquées, qu’au début de sa carrière, Renoir appliquait la peinture avec des touches épaisses, sans attendre qu’elles soient sèches. Il peignait avec sûreté et habilité, sachant exactement obtenir un effet particulier. En revanche, les derniers tableaux se composent de minces traits de couleurs juxtaposées sans mélange de pigments. Pour peindre, Renoir était obligé d’entourer ses mains de bandelettes de toile pour les protéger.

Malgré son handicap, il a continué à peindre inlassablement. Auguste Renoir est mort à deux heures du matin, le 3 décembre 1919 à l’âge de 78 ans, après avoir réclamé dans son délire ses pinceaux pour faire une énième nature morte.

Dr. Bruno HALIOUA

Pour en savoir plus : L’Histoire de la médecine pour les Nuls (Bruno Halioua, Editions First)