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Ces malades célèbres qui ont changé l’Histoire : l’asthme et l’écriture de Marcel Proust

RETROUVEZ LE DR. BRUNO HALIOUA AU CONGRÈS AMIF EXCEPTIONNEL (PRAGUE, 13-17 JUILLET 2022)

Fils et frère de médecin, Marcel Proust (1871-1922) a décrit un certain nombre de maladies dans son œuvre.

Son père, Adrien Proust (1834-1903), était un hygiéniste réputé tandis que son frère, Robert (1873-1935), était Professeur d’urologie à la faculté de médecine de Paris.

L’asthme a perturbé la vie de Marcel Proust bien que la plupart de ses amis n’aient jamais assisté à aucune crise.

Il a souffert d’une première violente crise d’asthme dans son enfance. Il a ensuite présenté une rémission complète, de la puberté jusqu’à l’âge de 24 ans. La seconde crise d’asthme est survenue en octobre 1914, au retour de Cabourg, où il s’était réfugié après avoir fui la capitale, au cours de la percée de l’armée allemande en septembre.

Depuis 1909, Marcel Proust vivait reclus dans son appartement, prenant prétexte de sa maladie pour s’isoler complètement dans sa chambre – dont les volets, les fenêtres et les rideaux devaient être constamment tenus fermés – afin de lui permettre de se consacrer à la rédaction d’À la Recherche du temps perdu.

Partisan de l’automédication, il se préparait des mixtures thérapeutiques personnelles pour traiter à la fois son asthme, ses insomnies et son asthénie.

Il traitait ses crises d’asthme en prenant de l’iode, en fumant des cigarettes Espic et en brûlant en permanence de la poudre Legra, dont la combustion dégageait une épaisse fumée dans sa chambre. Son arsenal thérapeutique était varié et important. Il prenait de la caféine et de l’adrénaline, le soir, pour rester éveiller et écrire ; le matin, il prenait alternativement de la valériane, du trional, du véronal ou de l’opium pour dormir.

Quelle a été l’influence de l’asthme sur l’œuvre de Marcel Proust ?

En 1945, le Dr. Corganian de Corganoff a considéré que « le rythme de la phrase proustienne est celui de la dyspnée asthmatique ». Au fil du temps, l’état respiratoire de Marcel Proust s’est considérablement dégradé. En 1922, il a présenté une pneumonie à pneumocoque qui lui a été fatale. Il avait alors refusé de se laisser soigner ou recevoir par son frère et par le docteur Bazire, son médecin traitant et ami. Marcel Proust a répété jusqu’à la fin :

« Je suis plus médecin que les médecins ».

Dr. Bruno HALIOUA

Pour en savoir plus : L’Histoire de la médecine pour les Nuls (Bruno Halioua, Editions First)