Qui connait Michel Levy ?
CES MÉDECINS JUIFS QUI ONT CHANGÉ L’HISTOIRE
Celui qui a fondé l’hôpital du Val de Grâce
Si vous visitez l’hôpital du Val de Grâce à Paris, vous verrez la statue de l’École de perfectionnement du Val-de-Grâce qui s’appelait Michel Levy qui a été le premier général juif de l’armée française. Il naquit à Strasbourg, le 28 septembre 1809, où son père tenait une modeste maison de commerce de draperie. Cadet d’une famille de sept enfants, il fit ses études au lycée de Strasbourg, où ses professeurs furent frappés de sa vive intelligence et de son application au travail. Son grand-père paternel qui était rabbin lui avait appris l’hébreu et aurait souhaité qu’il intègre le séminaire israélite de Metz. Mais il souhaitait continuer ses études au lycée de Strasbourg. Dès l’âge de quinze ans, il payait les frais de ses propres études en devenant répétiteur de ses camarades plus fortunés. Il s’est engagé en 1829 dans le corps du service de Santé des armées. Après deux ans d’études préparatoires, Michel Lévy fut admis, le 15 mars 1830, comme chirurgien élève à l’hôpital d’instruction,. En I831, il fut affecté comme sous-aide major, aux troupes destinées à renforcer le corps expéditionnaire, qui, en I828, avait été envoyées en Grèce. En 1847, Michel Lévy a été successivement promu médecin principal de 2e classe et premier professeur à l’École de perfectionnement du Val-de-Grâce.Il a été promu médecin principal de 1ère classe en juillet 1849. À quarante et un ans, il a atteint le sommet de la hiérarchie médicale de l’armée en devenant inspecteur et membre du Conseil de santé .
Le 9 avril 1850, Michel Lévy a été élu membre de l’Académie de médecine qu’il devait présider en 1857. Le général Michel Lévy s’est surtout illustré au cours de la campagne de Crimée où les maladies épidémiques (typhus, choléra) faisaient plus de victimes que le feu de l’ennemi. Il a eu l’idée de faire adopter à l’armée française un système de désencombrement des ambulances de première ligne de l’armée active, en faisant installer des établissements hospitaliers, en seconde ligne, convenables pour loger sous des tentes ou dans des baraques les malades et les blessés que l’on évacuait de la Crimée sur Constantinople et les Dardanelles. Michel Levy devait conserver un certain attachement au judaïsme comme le témoigne cette correspondance avec Graty : « Vous avez en moi un admirateur de votre talent, profondément sympathique à la civilisation chrétienne, à l’idéal Christ, mais sans oublier Moïse: les deux se continuent, se complètent; au-dessus d’eux est notre père, qui est au ciel dont j’implore tous les jours la miséricorde. »
Pour en savoir plus Elgey, Georgette, et Françoise Job. « Michel Lévy, médecin-général. (Strasbourg, 28 septembre 1809 – Paris, 19 mars 1872) », Archives Juives, vol. vol. 37, no. 1, 2004, pp. 123-127.