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Ces malades célèbres qui ont changé l’Histoire : L’hypertension de Roosevelt à Yalta

La conférence de Yalta s’est déroulée du 4 au 11 février 1945, dans la petite ville de Livadia, à 3 km au sud de Yalta, sur la côte méridionale de Crimée en bordure de la mer Noire. Les trois grands futurs vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale – Churchill (âgé de 70 ans), Roosevelt (âgé de 63 ans) et Staline (âgé de 66 ans) – s’y sont retrouvés afin d’envisager le devenir du monde au lendemain de ce qui était considéré comme acquis : la défaite de l’Allemagne. Franklin Delano Roosevelt (1882 − 1945) était physiquement diminué par la poliomyélite, contractée en 1921, qui le condamnait à se déplacer en chaise roulante. Mais, surtout, il souffrait d’une hypertension artérielle qui s’était aggravée à partir de 1941.

Au début du printemps 1944, à un moment crucial de la guerre, le président Roosevelt a commencé à se plaindre des premiers signes cliniques de l’insuf­fisance cardiaque. Un cardiologue, Howard G. Bruenn, a imposé des mesures hygiéno-diététiques avec un régime sans sel et hypocalorique, à 2.600 puis à 1.800 calories, et un traitement par digitaline. Les troubles de Roosevelt ont continué à s’aggraver au début de son quatrième mandat, en novembre 1944.

À l’ouverture de la conférence de Yalta, le 4 février 1945, tous les journalistes présents ont remarqué le mauvais état de santé du président américain.

Son affaiblissement ne lui a pas permis de résister aux desiderata de Staline, qui a obtenu que l’URSS conserve les territoires polonais et les pays baltes annexés en 1940 grâce au pacte germano-soviétique et aux accords Ribbentrop-Molotov. Roosevelt, 32e président des États-Unis, est mort le 12 avril 1945 à 15h35 d’une hémorragie cérébrale.

L’annonce du décès de Roosevelt a plongé les États-Unis dans la stupeur. Personne ne s’était douté de l’état gravissime de Roosevelt, d’autant que le dernier communiqué de l’amiral Mac Intyre signalait que le président était « en excellente santé, qu’il n’y avait aucun signe (clinique) précurseur d’un danger imminent »…

Dr. Bruno HALIOUA

Pour en savoir plus : L’Histoire de la médecine pour les Nuls (Bruno Halioua, Editions First)