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Ces malades célèbres qui ont changé l’Histoire : l’hypertension artérielle de Balzac

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Honoré de Balzac (1799-1850) a écrit 91 romans dans lesquels il a décrit plus de deux mille personnages, dont certains devenus des légendes littéraires, comme le Père Goriot, Rastignac ou encore César Birotteau.

Alors qu’il était âgé de 37 ans, il a présenté ce qu’il a appelé son « coup de sang » qui s’est manifesté par une perte de connaissance brutale, qui correspondrait à une première poussée hypertensive. Après quelques jours de convalescence, il est retourné à Paris consulter son ami, le Docteur Jean-Baptiste Nacquart (1780-1854), qui lui a donné pour conseil de se reposer en Touraine.

En mai 1840, Balzac a commencé à se plaindre de céphalées sévères et tenaces qu’il a décrites sous le terme de « névralgies cérébrales ». Ces troubles étaient probablement la conséquence de l’hypertension artérielle. Le Dr. Nacquart a évoqué « un engorgement des gros vaisseaux ». Au cours des huit années qui ont suivi, Balzac n’a pas arrêté de se plaindre de ne pas pouvoir dormir autrement qu’en position demi-assise avec deux oreillers pour faciliter sa respiration. Pour traiter cette insuffisance cardiaque, on lui a appliqué des sangsues et on lui a administré des vésicatoires, des lavements et de l’eau de Seltz.

Balzac a relaté, dès 1848, la survenue de douleurs thoraciques violentes, en rapport avec des troubles coronariens. Le 29 novembre 1849, il écrit une lettre à sa sœur, dans laquelle il explique :

« Il faut encore six ou huit mois de traitement pour que les valvules de mon cœur aient repris leur élasticité, leur force et leur jeunesse ; car la cause de ma maladie était le dépérissement du sang veineux ; les deux sangs ne s’infusaient plus facilement ».

L’état de santé de Balzac s’est dégradé progressivement malgré l’application de sangsues, la réalisation de ponction d’ascite et l’administration d’iodure de potassium, de jusquiame et de digitale.

Honoré de Balzac est mort dans la nuit du dimanche 18 août 1850 en prononçant cette célèbre phrase :

« Il me faudrait Bianchon… Allez chercher Bianchon ! »

Bianchon était le célèbre médecin de la Comédie humaine, dont le personnage est inspiré par le grand cardiologue Jean-Baptiste Bouillaud (1796-1881) que connaissait personnellement Balzac.

Dr. Bruno HALIOUA

Pour en savoir plus : L’Histoire de la médecine pour les Nuls (Bruno Halioua, Editions First)