LA TZEDAKA RISQUE DE METTRE LES CARDIOLOGUES AU CHÔMAGE !
Évidement c’est faux ! Nous aurons toujours besoin des cardiologues dont le rôle est fondamental pour assurer la survie de millions de Français. Depuis des années, les chercheurs savent que donner de l’argent pour les autres entraîne une amélioration du bonheur.
Pour se convaincre du bienfait de la Tzedaka sur le bonheur il suffit de voir le visage radieux de nos coreligionnaires qui remportent à l’issue d’un long suspens hitchcockien les enchères de Neilah…Mais est ce que faire un don d’argent peut améliorer l’état cardio-vasculaire du donateur ? Telle est la question judicieuse que s’est posée le Professeur Ashley Whillans de l’université d’Harvard dans une étude publiée en 2016 (Heath Psychol. 2016 Jun ;35(6) :574-83.).
Son étude avait deux volets. Le premier volet de l’étude a été réalisé chez 273 personnes âgées, diagnostiquées avec une pression artérielle élevée qui ont été séparées en deux groupes. Les individus du premier groupe devaient dépenser de l’argent pour les autres tandis que les individus du second groupe devaient dépenser de l’argent pour eux-mêmes. Le résultat a été sans appel. Plus les gens dépensaient de l’argent pour les autres, plus leur tension artérielle était basse et cela avec un recul de deux ans. Par ailleurs il a été constaté que le plus grand avantage était ressenti par ceux qui dépensaient l’argent pour les personnes dont ils étaient proches.
Le deuxième volet de l’étude a mis en évidence que les participants qui ont été chargés de dépenser de l’argent pour les autres pendant 3 semaines consécutives ont ensuite présenté une pression artérielle systolique et diastolique inférieure à celle des participants chargés de dépenser de l’argent pour eux-mêmes. L’efficacité de l’action de donner de l’argent pour les autres a été considérée par les chercheurs comme comparable à la prise de médicaments antihypertenseurs ou au démarrage d’un nouveau régime d’exercice.
Une précision importante : cette étude a été réalisé chez les donateurs et pas chez les femmes ou les enfants des donateurs dont il aurait été intéressant d’étudier l’impact du don de leur mari et père sur leur propre cœur. Les chercheurs suggèrent qu’aider les autres peut avoir des implications sur la pression artérielle en diminuant l’activité de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien (HHS) et en activant des zones du cerveau associées à la libération d’ocytocine et de vasopressine, des neurohormones qui influencent directement la tension artérielle mais aussi la libération de cortisol, une hormone impliquée dans la réponse au stress.
Que les présidents de la Communauté se rassurent, une étude réalisée chez 1654 personnes par les Professeurs Sneed et Cohen de l’université de Pittsburgh ont établi que ceux qui faisaient du bénévolat au moins quatre heures par semaine étaient moins susceptibles de développer une hypertension artérielle quatre ans plus tard (Psychol Aging. 2013 Jun ;28(2) :578-86).
Une chose est sûre : ces études prouvent que la Tzedaka a une action bénéfique sur le cœur, à la fois pour les donateurs et pour ceux qui collectent les dons. Cela fera plaisir à tous ceux qui se démènent pour la Tzedaka. Cela montre que Blaise Pascal avait raison quand il a écrit « Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point ».
Hasard ou pas ? Les présidents (ou les vice- présidents) des principales associations caritatives sont…cardiologues. C’est l’occasion de rendre hommage à ces six amis cardiologues qui se démènent quotidiennement et inlassablement pour aider les institutions juives : Emmanuel Messas (Président de Hadassah France), Olivier Hoffman (Président de la collecte médicale du FSJU), Erick Aouizerate (Président du Consistoire de Bordeaux), Jean Jacques Bensoussan (Président de l’Aficardio), Yves El Beze et bien sûr mon cher Laurent Sebagh, Vice-président du Maguen David Adom et surtout Vice-président de l’AMIF….
Dr. Bruno HALIOUA