Des pistaches Made in Israël : le Néguev se lance dans l’aventure
Dans le désert du Néguev, près de Mitzpe Ramon, une avancée agricole prend racine : pour la première fois, deux pistachiers de la ferme Mashkit ont produit une récolte comestible. Ce projet ambitieux, mené par Elisha Tzurgil du kibboutz Sde Boker, bénéficie du soutien du centre de recherche et développement de Ramat Negev, qui espère transformer la région en un acteur clé de la production de pistaches en Israël.
Les premières tentatives remontent à 1983, à Sde Boker, mais les hivers trop doux empêchaient les pistaches de s’ouvrir correctement. Aujourd’hui, les chercheurs exploitent les hauteurs plus fraîches du Néguev, en utilisant des porte-greffes californiens, reconnus pour leurs rendements élevés. « Cette année, les arbres ont produit leur première récolte, et nous avons pu déguster des pistaches fraîches directement des grappes », a déclaré Ya’ankale Moskowitz, directeur du centre de recherche.
L’enjeu dépasse l’agriculture : il s’agit de réduire la dépendance d’Israël aux importations de pistaches en provenance d’Iran et de Turquie, pays qui dominent historiquement le marché mondial. « L’Iran est un producteur majeur, tout comme la Syrie, mais nous voulons stimuler la culture ici dans le Néguev », a ajouté Moskowitz. Les chercheurs envisagent également des plantations sur les hauteurs du Golan, financées par le Fonds national juif (JNF), pour maximiser les conditions climatiques favorables.
En faisant du désert une terre fertile, Israël espère non seulement diversifier ses sources d’approvisionnement, mais aussi affirmer son indépendance face aux grands producteurs mondiaux, transformant ainsi un défi agricole en atout stratégique.
Dr. Jonathan TAÏEB