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L’Oulpan : une méthode infaillible pour lutter contre la maladie d’Alzheimer

Près de la moitié des enfants israéliens parlent à la maison une autre langue que celle pratiquée à l’école ou au jardin d’enfants. Cela se traduit par un véritable ‘’balagan’’ linguistique avec ces enfants capables de passer aisément de l’hébreu au russe ou au français.

La capacité de parler plus d’une langue est unanimement reconnue comme bénéfique car cela permet de communiquer avec des gens partout dans le monde. Mais au-delà de ses avantages « sociaux », des chercheurs se sont demandé si ce bilinguisme n’était pas à l’origine des fantastiques performances intellectuelles dont font preuve les habitants de la « Start up Nation ».

La relation entre le bilinguisme et l’intelligence n’est pas encore clairement établie. En revanche grâce au Professeur Ellen Bialystok de l’Université de York au Canada (Trends Cogn Sci. 2021 May;25(5):355-364.), on sait que le bilinguisme permettait d’être plus flexible pour changer son centre d’attention avec pour conséquence une meilleure capacité à planifier une action, ou à passer d’une tâche à l’autre ou à en mener plusieurs de front.

Selon le Dr Christos Pliatsikas, de l’université de Reading (Angleterre) (Proc Natl Acad Sci U S A. 2019 Apr 9;116(15):7565-7574.), les enfants et les adolescents qui parlent plus d’une langue ont à la fois plus de matière grise et plus de matière blanche à l’âge adulte.

La matière grise, c’est la partie du cerveau où se trouve le corps des cellules cérébrales, tandis que la matière blanche contient les connexions entre les cellules du cerveau, ce qui leur permet de communiquer entre elles.

Plusieurs études israéliennes ont établi récemment que la gymnastique mentale dont font preuve les personnes bilingues améliore considérablement la neuroplasticité du cerveau qui, contrairement à ce qu’on a longtemps pensé, n’est pas figé une fois pour toute. Au contraire, le cerveau a une capacité permanente à s’adapter et se régénérer tout au long de sa vie.

Une étude réalisée chez des enfants japonais de 11 ans qui apprenaient l’anglais a mis en évidence, par imagerie après 16 semaines, une augmentation de la densité de la matière grise et de la substance blanche dans le gyrus frontal inférieur droit. En revanche, il a également été mis en évidence un retour à la densité de la matière grise au niveau initial chez les enfants qui n’avaient pas poursuivi l’apprentissage de l’anglais et une tendance à son augmentation chez ceux qui continuaient à suivre des cours d’anglais.

Une étude internationale à laquelle ont participé des chercheurs israéliens ( Autism Dev Disord. 2022 Oct 12.) a aussi montré que la bilinguisme atténuerait certains aspects de l’autisme, ce trouble neurodéveloppemental qui touche plus d’un enfant sur cent. Une autre étude a clairement mis en évidence que  la maitrise d’une seconde langue retardait significativement  de quatre à cinq ans l’apparition des symptômes de la maladie d’Alzheimer.

Finalement, l’apprentissage des langues s’apparente à une véritable gymnastique cérébral. On savait qu’il fallait continuer à faire du sport pour renforcer sa musculation et qu’il fallait poursuivre ses gammes pour mieux jouer au piano. Alors un conseil, n’attendez pas : inscrivez vous rapidement à un Oulpan le plus rapidement possible…!

Dr. Bruno HALIOUA