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Il se réveille après 24 heures de coma et pense toujours vivre dans les années 80

L’histoire de Luciano D’Adamo, c’est un peu comme un cas clinique de science-fiction : un homme de 63 ans, renversé par une voiture en plein Rome, se retrouve plongé dans le coma pendant vingt-quatre heures, et à son réveil, il a perdu les 39 dernières années de sa vie. Tout a disparu : son mariage, ses enfants, même le décès de sa mère. Il est persuadé d’être en 1980, avec ses 24 ans en pleine santé. Vous imaginez le choc ?

Le personnel médical s’est rendu compte que le patient était amnésique lorsqu’il a donné le numéro de téléphone de sa mère – décédée depuis plusieurs années – comme contact d’urgence. C’est à ce moment-là que le puzzle a commencé à se former. Quelques heures plus tard, lorsque ses proches lui ont rendu visite, il ne les a tout simplement pas reconnus. « Mais comment un homme né bien avant moi pourrait-il être mon fils ? Et puis, quelle femme ? Je n’étais pas marié, mais fiancé à une jeune fille de 19 ans. Le mariage était déjà arrangé, nous devions nous marier quatre mois plus tard », aurait-il assuré, complètement désorienté.

Pour Luciano D’Adamo, le plus gros choc a été de se voir dans le miroir, découvrant un visage marqué par le temps qu’il ne reconnaissait pas. C’est là qu’il a compris qu’il n’avait pas 24 ans, mais bien 63. Depuis cet incident, ses proches ont tout essayé pour raviver sa mémoire : des photos, des anecdotes, des récits d’événements marquants. En vain. Les souvenirs récents semblaient tout simplement hors de portée.

« De temps en temps, je rencontre quelqu’un qui me salue. Ce doit être un vieil ami, mais je ne sais pas qui c’est. Par politesse, je fais semblant de le reconnaître et je le salue à mon tour », raconte Luciano D’Adamo dans les colonnes d’Il Messagero. Ces mots traduisent toute la détresse d’un homme qui, malgré l’amnésie, tente tant bien que mal de maintenir un lien avec un passé qui lui échappe. C’est un effort constant pour réinventer des relations dont il ne garde aucune trace, tout en s’adaptant à cette nouvelle réalité qui lui est étrangère.

Dr. Jonathan TAÏEB