
Israël enregistre un « baby-boom » avec une hausse de 10 % des naissances en fin d’année 2024
Les conflits marquent l’histoire d’Israël depuis des décennies, mais leurs répercussions vont bien au-delà. Une tendance inattendue a émergé dans les derniers mois de 2024 : un « baby-boom » impressionnant, avec une augmentation de 10 % des naissances entre septembre et novembre. Ce phénomène intrigue les experts et apporte une touche d’espoir dans un contexte souvent marqué par l’incertitude.
Des chiffres qui interpellent
Selon les données publiées par le ministère de la Santé, des milliers de bébés supplémentaires ont vu le jour au cours de ces trois mois par rapport à la même période en 2023. Un tel bond démographique dépasse largement les prévisions, même dans un pays où la natalité est déjà l’une des plus élevées du monde occidental.
Ce « baby-boom » a de quoi surprendre. Habituellement, les périodes de tension et d’insécurité tendent à freiner les projets familiaux. Pourtant, dans ce cas précis, l’effet semble inverse. Est-ce une réponse instinctive au danger, une recherche de renouveau face aux épreuves ? Ou tout simplement une coïncidence statistique ? Les démographes s’interrogent.
Un phénomène pas si inédit
L’histoire regorge d’exemples où les conflits ont été suivis par des pics de naissances. Après la Seconde Guerre mondiale, l’Europe a connu une véritable explosion démographique. À une échelle plus locale, Israël avait déjà observé des augmentations similaires après des périodes de crise, comme la guerre des Six Jours en 1967. Le besoin de reconstruire, de croire en l’avenir, semble profondément ancré dans l’ADN du peuple israélien.
« Face à l’incertitude, la vie reprend toujours ses droits », explique le professeur David Ben-Eliyahu, sociologue spécialisé en démographie israélienne. « Dans un pays comme Israël, où la famille occupe une place centrale, il n’est pas étonnant de voir cette dynamique s’accentuer, même dans des moments difficiles. »
Les maternités débordées, mais optimistes
Dans les hôpitaux du pays, ce baby-boom a mis les équipes médicales à rude épreuve. Les maternités de Tel Aviv, Jérusalem et Haïfa rapportent une augmentation significative des accouchements. Des unités temporairement fermées ont dû rouvrir pour répondre à la demande.
« C’est un défi logistique, mais quel bonheur de voir autant de vie arriver dans ce contexte », confie le Dr Yael Stern, obstétricienne à l’hôpital Ichilov de Tel Aviv. « Chaque naissance est un symbole d’espoir et de résilience. »
Dr. Jonathan TAÏEB