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Les recommandations de l’AMIF pour le seder de Pessah 2020

Ne renouvelons pas nos erreurs récentes.

La communauté paye un lourd tribut à l’infection au coronavirus avec à la clé des hospitalisations en réanimation et des décès.

Chacun d’entre nous, même s’il n’est pas atteint, connait dans son entourage proche des patients dont l’état ne cesse d’être inquiétant, ce d’autant qu’aucun traitement, à ce jour, n’a montré d’efficacité réelle.

Les manifestations communautaires dont nous sommes familiers : offices religieux, kiddouch, mariages, milot, chabat hatan, etc.. ont été autant d’occasions de contracter l’infection. En Israël, une étude récente montre que 25% des infections à Corona provenaient d’un contact à la synagogue.

Au début, nous n’étions pas dûment prévenus ou, plutôt, avons-nous peut être aussi pensé que « çà n’arrivait qu’aux autres ».

Maintenant nous voyons tous les jours que l’épidémie progresse et que le confinement est la seule mesure raisonnable à notre portée.

En cette année exceptionnelle, le seder de Pessah ne doit pas être l’occasion de prendre des risques de contamination et d’en faire prendre à notre entourage.

« Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas que l’on te fasse » !

Cette année : le seder peut et doit s’effectuer en petit comité, limité aux personnes confinées sous le même toit, sans inviter qui que ce soit d’autre à sa table.

Les enfants doivent laisser leurs parents âgés seuls (en pourvoyant – est-il besoin de l’écrire -à leurs besoins rituels) pour le seder.

Ce serait plus qu’une erreur de se joindre à eux : ce serait une faute, une faute grave. Faut-il rappeler à cette occasion qu’en Egypte les juifs sont restés enfermés chez eux tandis que la 10° plaie, celle de la mort des premiers nés frappait le pays.

Le rituel du soir de Pessah est simple : lire la Haggadah en hébreu ou dans la langue que l’on comprend, boire accoudé 4 coupes de vin, manger 30g ou 20g de Matsa et des herbes amères.

Voici pour l’essentiel.

Le reste, estimable certes, appartient aux traditions. Laissons-les pour l’année prochaine. Si vous souhaiter passer d’autres sedarim avec vos parents âgés, laissez-les, cette fois, isolés, confinés, protégés avec vos appels réguliers et rassurants.

Enfin aucune solution médicamenteuse n’est en mesure de prévenir une contamination, notamment la Nivaquine ou le Plaquénil qui, de plus, ne sont pas dénués d’effets secondaires graves notamment cardio-vasculaires. Nous, médecins restons attachés au « primum non nocere » .

Pessah cacher ve sameah.

Dr Jacques Lambrozo, au nom du Groupe Expert de Médecins de l’AMIF (GEMAMIF)
Président de l’adiam, association d’aide et soins à domicile à Paris

Ce texte est rédigé et publié avec l’assentiment de M. Le Grand Rabbin de France M. Haïm Korsia