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Des vérifications croisées régulières et systématiques entre médecins permettent de diminuer le nombre d’erreurs médicales aux urgences

Dans une étude de 2013, le docteur Yonathan Freund avait évalué à 10% le taux d’erreurs aux urgences.

Plus récemment, avec l’étude CHARMED, publiée le 23 avril 2018 dans le JAMA Internal Medicine, il a voulu voir si la mise en place des vérifications croisées régulières et systématiques entre médecins pouvait réduire ce taux d’erreurs. Ces vérifications avaient lieu 3 fois par jour et comprenaient une brève présentation du cas d’un médecin à l’autre, suivi d’un feedback du second médecin au premier.

Sur les 1680 patients inclus, 144 soit 8,6% ont présenté un effet indésirable. On dénombre 54 effets indésirables chez 840 patients (6,4%) dans le groupe contrôle croisé comparé à 90 événements indésirables parmi 840 patients (10,7%) dans le groupe de traitement standard, ce qui représente une réduction du risque relatif (RRR) de 40% [IC 95%, 12% à 59%]. Plus parlant sans doute, l’étude montre qu’il suffit d’appliquer cette méthode à 24 patients pour éviter un effet indésirable.
Néanmoins, l’étude n’a pas montré de diminution significative du nombre d’événements indésirables graves évitables (RRR, 29 % [IC 95%, -18% à 57%]).

Le Dr Yonathan Freund, du service d’accueil des urgences de la Pitié-Salpêtrière (AP-HP), a coordonné l’étude CHARMED souligne la réticence initiale des médecins urgentistes à adopter ces mesures : « certains urgentistes se demandent s’ils auront le temps. Mais une fois mises en place, les médecins apprécient ces réunions car ils se rendent compte qu’elles améliorent la gestion des urgences, plus efficaces et productives », a-t-il expliqué à l’AFP.

Martin Hirsh, directeur général de l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris, a réagi à l’étude sur France Inter en en confirmant l’intérêt d’alléger certaines tâches pour dégager du temps afin de réinstaurer ces temps collectifs d’échange sur les patients que l’on traite.