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Moins de suicides en Israël depuis le 7 octobre

Le suicide constitue une préoccupation importante pour les autorités de santé israélienne avec plus de 500 Israéliens – plus d’hommes que de femmes – qui se suicident, et environ 6 200 personnes – plus de femmes que d’hommes – tentent de le faire.

Le suicide est la deuxième cause de décès en Israël chez les hommes âgés de 15 à 24 ans et la troisième cause la plus fréquente chez les femmes âgées de 15 à 24 ans et chez les hommes âgés de 25 à 44 ans. Il a été établi deux populations particulièrement à risque : les immigrants originaires d’Ethiopie et ceux originaires de l’ex-Union soviétique.

Contrairement aux rumeurs et aux affirmations sur les réseaux sociaux et dans la presse, il n’y a pas eu d’augmentation du taux de suicides depuis le début de l’attaque du Hamas du 7 octobre et de la guerre qui a suivi à Gaza. Le Dr Gilad Bodenheimer, chef de la Division de la santé mentale du ministère de la santé de l’état d’Israël, et le professeur Gil Saltzman, chef du Conseil national de prévention du suicide du ministère, ont déclaré qu’ils remettaient complètement en question les rumeurs selon lesquelles il avait été rapporté une augmentation des taux de suicide au cours des trois derniers mois (https://www.jpost.com/health-and-wellness/article-780716).

Le Conseil national de prévention du suicide de l’Etat d’Israël qui est composé d’une équipe d’experts issus du monde universitaire, du système de santé, des ministères gouvernementaux et des associations de patients et de familles, a indiqué qu’il n’y avait pas eu d’augmentation du nombre des suicides. Il a même rapporté une diminution des suicides en Israël au cours de la période octobre-décembre, par rapport à ces mois des dernières années, y compris pendant la pandémie de COVID-19. Il a rappelé que le taux SFR suicide actuel est inférieur à la moyenne mensuelle, même pendant les autres mois de l’année.

Cette baisse du taux des suicides en Israël s’explique en grande partie par le formidable élan de cohésion sociale qui s’est mis en place dans la société israélienne depuis le 7 octobre. Par ailleurs, l’attention accrue des autorités de santé pour assurer la prise en charge des troubles psychiques consécutifs à la situation de crise a limité considérablement le taux de suicide. Le ministère de la santé de l’état d’Israël et le Conseil national de prévention du suicide ont souligné le rôle important des structures communautaires qui ont contribué à accroitre le sentiment de résilience chez les Israéliens.

Par ailleurs, il convient de souligner l’importance d’une prise en charge préventive précoce des personnes victimes de traumatisme afin de réduire la détresse mentale et de permettre un retour plus rapide à la vie normale. Comme l’a bien expliqué le professeur GIlad Bodenheimer, il est important de recommencer à avoir une activité routinière, d’éviter de regarder trop souvent les scènes horribles aux journaux télévisés et sur les réseaux sociaux, et de ne pas tirer des conclusions hâtives qui pourrait accroître le désespoir au lieu de l’espoir.

La diminution du taux de suicide ne doit pas faire croire à tort que les Israéliens ne souffrent psychiquement de la situation actuelle comme l’a souligné le professeur Gil Saltzman Salzman. Ce dernier a rappelé qu’il avait été rapporté une augmentation significative des appels téléphonique vers les structures de soutien psychologique mais aussi des prescriptions de tranquillisants et d’anxiolytiques.

Dr. Bruno HALIOUA