
La santé dans l’ombre des débats : que proposent vraiment Trump et Harris ?
Dans cette présidentielle américaine de 2024, la santé est un peu le parent pauvre du débat. On parle surtout d’immigration, de tensions internationales, de l’économie… mais pas vraiment du système de soins, pourtant crucial pour des millions d’Américains. Pourtant, Trump et Harris ont chacun une vision bien distincte pour répondre aux défis du système de santé. Voyons ce qu’ils proposent.
Trump, fidèle à lui-même, veut en finir avec l’ »Obamacare » (ou l’Affordable Care Act, ACA), qu’il considère comme un fiasco bureaucratique. Il propose de donner aux États plus de pouvoir sur la gestion de Medicaid, histoire de faire des économies et de s’adapter aux besoins locaux. En gros, il dit : « Les États savent mieux que Washington ce qui marche chez eux ». Mais soyons honnêtes, cette flexibilité pourrait aussi signifier moins de couverture pour les plus précaires, si certains gouverneurs décident de couper dans les dépenses.
Sur les médicaments, Trump revient avec des propositions de plafonnement, comme l’insuline à 35 dollars par mois. Ça parle aux diabétiques, c’est sûr, mais ses précédentes tentatives pour baisser le coût des traitements se sont souvent heurtées à des problèmes juridiques. Et puis, il n’a pas vraiment détaillé comment il compte surmonter ces obstacles cette fois-ci.
Kamala Harris, elle, joue la carte de la continuité avec Biden. Pour elle, l’ACA, c’est sacré. Elle veut renforcer les subventions pour rendre l’assurance accessible au plus grand nombre et propose de plafonner les dépenses de médicaments à 2 000 dollars par an pour les bénéficiaires de Medicare. Son objectif ? Éviter que les seniors et les malades chroniques ne se ruinent en pharmacie. Elle mise aussi sur l’extension des soins préventifs, le renforcement des centres de santé communautaires, et la lutte contre les inégalités dans l’accès aux soins. Mais là encore, certains lui reprochent de ne pas trop parler du coût de ces mesures. Si l’État doit tout prendre en charge, qui va payer la facture ? Les contribuables, forcément.
En somme, on a deux visions qui s’affrontent : Trump prône la décentralisation, la réduction des réglementations et la flexibilité, tandis que Harris mise sur une couverture plus large, mais avec un rôle centralisé et plus de dépenses publiques. Reste à voir si les Américains voteront vraiment en fonction de ces propositions de santé, ou si les enjeux plus brûlants comme l’économie, l’immigration et les tensions internationales ne pèseront pas bien plus dans la balance.
Dr. Jonathan TAÏEB